Un cœur en or
- Clothilda Naim

- 25 mars 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 juin 2023
Ce matin-là, le gymnase était plein.
De beaux sapins en papier ornaient
les murs beige pâle.
Les voix des quelque trois cents élèves
s’entremêlaient en un bourdonnement improvisé.

Je fermai les yeux et eus l’impression
de me trouver au sein d’une
ruche humaine.
Je longeai les différents rayons
en regardant minutieusement chaque
enfant « croquer la vie à pleines dents »
alors que les adultes autour
s’affairaient à la tâche.
Pas un enfant ne quittera les lieux
sans avoir le ventre bien tendu ;
telle était leur mission.
Quant à moi, je saluais les uns et les
autres en m’assurant que l’un de leurs
besoins primaires avait été assouvi.
Je m’attardai plus longuement sur
la dernière table afin d’observer
l’interaction entre benjamins et
aînés de l’école.
À ma grande surprise, ce fut une fille
de 4 ans qui partagea sa clémentine
avec un élève de 6 e année, même si
elle « ne le connaissait ni d’Ève
ni d’Adam. »
Le jeune, d’abord étonné par
cet acte de générosité, hésita,
mais finit par céder devant
l’insistance de la petite main
tendue vers lui.
Réjouie, la fillette rejoignit ses
amis de classe qui se levaient
de table pendant que son voisin
savourait l’agrume à la pulpe sucrée.
Ah Rousseau, comme tu as raison :
« L’homme est naturellement bon,
c’est la société qui le corrompt. »



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