Namasté

Elle fit résonner le bol tibétain à l’aide d’un maillet tout en prononçant ces mots de sa voix suave shah-vah-sah-nah, shah-vah-sah-nah.

Allongée sur le sable fin, je me laisse bercer par le clapotis des vagues.

Le soleil est à son zénith.

Sa chaleur m’enveloppe et me transporte vers une Terre inconnue.

Une Terre sans foi ni loi.

Une Terre aride.

Une Terre dépourvue de diversité.

Je n’aime pas ce que je vois, alors j’ordonne à la chaleur de me libérer de son emprise.

De retour sur la plage, je me redresse d’un bond et je marche d’un pas déterminé vers la mer, mais je trébuche sur un grand coquillage.

Je me relève et le sort de son trou.

Mais c’est une conque. Elle est immense !

À l’aide de mes deux mains, j’approche l’ouverture de la coquille de mes yeux, et je ferme un œil pour essayer de voir ce qui s’y cache.

Elle est vide.

Je la secoue légèrement, la retourne dans tous les sens et regarde encore une fois.

Oui, c’est bien cela, absolument vide.

J’approche alors la conque de mon oreille. Et là, un son mélodieux datant de 18 000 ans m’hypnotise et s’empare de tout mon être. Chaque cellule en moi ressent la vibration de l’instrument à vent.

Je ne suis plus pressée par le temps.

Je vis le moment présent.

Je suis en paix.

Elle fit à nouveau résonner le bol tibétain en chantant le son de l’univers : A-U-M jusqu’à l’extinction de son long souffle.

- Ouvrez les yeux lentement et reprenez contact avec la réalité. Je vous remercie pour votre belle énergie. Prenez soin de vous et à la semaine prochaine. Namasté.