Après...

Elle toussota. Une vapeur noire s’exhala de sa minuscule bouche.

Comment les gens font-ils pour travailler dans de pareilles conditions ? C’est incroyable comme ces humains produisent de l’électricité, fabriquent des produits et se déplacent à l’aide de la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz alors qu’ils ont le Soleil. C’est juste qu’ils ne savent toujours pas l’exploiter à son plein potentiel.

Elle virevolta. Au même moment, un Bubo bubo qui se dirigeait droit sur elle figea.

Elle s’approcha de lui intriguée.

- Tu peux me voir, l’oiseau ?

Le hibou essaya tant bien que mal de mouvoir ses grandes ailes, mais il demeurait statufié.

- Je suis un Grand-duc d’Europe.

- Excusez-moi, Monseigneur le Grand-duc, je ne voulais pas vous offenser.

- Libérez-moi immédiatement, petit oiseau bleu !

- Voyons, voyons, calmez-vous. Vous avez affaire à une fée turquoise après tout, et je n’ai aucune intention de vous faire du mal.

Elle se déplaça hors de son champ de vision, claqua des doigts, et le hibou plana comme un cerf-volant puis atterri en douceur.

- Merci la fée, dit-il presque à contrecœur. Je n’ai jamais croisé une espèce comme la vôtre auparavant. Que faites-vous ici ?

- Je suis venue examiner cette planète et ses habitants.

- Et pourquoi donc ?

- Parce que cela fait partie de ma mission de vie.

- Je ne suis pas certain de bien comprendre…

- Nous, les fées, sommes capables d’influencer le futur et je suis là pour ça justement. Notre rencontre n’est pas le fruit du hasard. Vous pouvez me voir pour une raison.

- Ah bon ? Et laquelle ?

Elle s’exprima dans un dialecte inconnu en brandissant ses deux mains vers le hibou. Une eau turquoise jaillit de sa bouche et aspergea le Bubo bubo avant que ce dernier ne puisse s’envoler.

(Pleurs et cris en crescendo)

Le Grand-duc d’Europe avait pris la forme d’un nouveau-né. La fée lui chuchota un court message à l’oreille et le transporta vers l’orphelinat le plus proche.

En observant la créature turquoise s’envoler, le bébé cessa de pleurer ; il avait même un certain éclat dans son regard.

Peut-être avait-il compris l’importance de sa raison d’être…

Quant à la fée, elle rejoignit ses consœurs et elles disparurent par milliers dans l’obscurité de la nuit.